Ce blog est une histoire, mon histoire. Il est aussi ma manière d'apprivoiser ce qui m'arrive actuellement.

Si vous arrivez en cours de route, je vous conseille de commencer par le tout début, comme dans toute histoire...
Personnellement, je n'en connais pas encore la fin!

Si vous êtes déjà venu, vous pouvez faire votre choix dans "Le récit pas à pas".

lundi 22 juin 2015

Cardaval

Le 16 février, une semaine après mes peintures guerrières, je commence la radiothérapie.
Pas de bol, je suis comblèdement enrhubée... Pas boyen de garder la bouche ferbée...
Je ne suis pas bien non plus... J'ai mal partout...

Je passe directement dans une petite cabine, où j'enlève le haut. J'ai froid, je remets mon pull par dessus. Puis une infirmière m'appelle. Je traverse le couloir. Dans la pièce, il y a une grande machine avec une table en dessous. J'enlève mon pull, je me couche sur la table.
Puis l'infirmière la fait monter, la glisse un peu sur le côté: des lasers traversent la pièce et elle s'applique à faire correspondre "mes" lignes avec celles-là...

J'ai froid.

On fait un essai à vide. Parce que non seulement je ne dois pas bouger, mais en plus je dois prendre une grande inspiration et la bloquer.
Ok. L'essai est concluant.

L'infirmière sort. Me voilà toute seule. Je ne sais pas à quelle hauteur. Je ne peux pas bouger. Puis j'entends dans un diffuseur une voix venant du micro qui me dit:

Prenez la première inspiration.
Respirez.
Prenez la deuxième inspiration.
Respirez.
Prenez la troisième inspiration.
Bloquez.
Vous pouvez respirez. Ne bougez pas nous arrivons.

J'ai froid.

La machine fait d'abord des radios de mon sein. D'un côté puis de l'autre.
On recommence l'exercice pour les rayons proprement dits.
Le bruit de la machine change...

Je suis sur la table, je ne bouge pas, j'ai le nez bouché, j'ai froid... Je ne vois rien. Physiquement rien ne se passe.

L'infirmière revient. Elle descend la table, je remets mon pull.
Dans la cabine je frotte mon sein avec de la pommade au calendula mélangée avec de l'huile essentielle de niaouli.

Je rejoins Albert qui m'attendait dans la salle d'attente.
Nous sortons.

Je téléphone à Véronique et Benoit. Il est "coupeur de feu" et nous nous sommes arrangés pour qu'il intervienne face à ma radiothérapie.

Le 16 février, c'est aussi le jour du carnaval des enfants à Binche (il y a beaucoup moins de monde que le mardi gras...). Cette année, je n'irai pas. Je suis trop affaiblie par mes traitements antérieurs et mon rhume actuel. J'ai besoin de dormir!!! J'ai un énooooorme pincement au coeur. Pour moi, la musique carnavalesque est une recharge de batterie pour toute l'année. J'ai besoin des fanfares dans la tête... J'ai besoin d'avoir toutes les cellules qui sautillent et tapent du sabot au son de la musique... Il me faut ma dose!


Le lendemain, mardi gras, je repars pour une séance de radiothérapie. Et ainsi de suite, toute la semaine. Il me faut plusieurs jours pour demander si on ne peut pas mettre un peu de chauffage.
Et en fait: "Non, parce que la machine ne supporte pas le chaud. Mais on peut couper la ventilation."Ouf, déjà ça, ça fait du bien...

Les rayons ne me font rien. Je ne vois rien, je ne sens rien. Je suis fatiguée toujours de mon rhume qui a du mal à me laisser vivre ma vie sans lui... mais les rayons, ça va!

Les gestes sont toujours les mêmes. Un rituel... Arrivée, je me présente à l'accueil, j'attends qu'on m'appelle dans la salle d'attente, je me déshabille dans la cabine, je passe sur la table, j'ai froid, je dois bloquer ma respiration, je me relève, je mets la pommade de calendula et l'huile essentielle de niaouli, je me rhabille, je réveille Albert qui s'est assoupi en m'attendant et je téléphone à Véronique.





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