Le lâcher prise c'est terriblement difficile.
Le week-end du 20 septembre, une semaine après la troisième chimio, je me regarde dans les miroirs... Je ne me reconnais plus. Je me trouve pâle. Je suis sans énergie... Je voudrais arrêter les traitements. Je pleure. Beaucoup... J'ai des nausées. Tout le temps. Je suis lourde, je n'arrive pas à m'extirper de cet état et j'en suis contrariée. Je ne supporte plus qu'on face quelque allusion aux traitements. Tout ce qui me rappelle ces traitements me donne la nausée. Y compris les odeurs de soupe et le thé dont j'étais si férue avant. Quand je mange, j'ai comme une enclume qui me tombe sur l'estomac...
Le week-end du 20 septembre, une semaine après la troisième chimio, je me regarde dans les miroirs... Je ne me reconnais plus. Je me trouve pâle. Je suis sans énergie... Je voudrais arrêter les traitements. Je pleure. Beaucoup... J'ai des nausées. Tout le temps. Je suis lourde, je n'arrive pas à m'extirper de cet état et j'en suis contrariée. Je ne supporte plus qu'on face quelque allusion aux traitements. Tout ce qui me rappelle ces traitements me donne la nausée. Y compris les odeurs de soupe et le thé dont j'étais si férue avant. Quand je mange, j'ai comme une enclume qui me tombe sur l'estomac...
Après
quelques jours de morosité, de déprime, je me rends compte que mon
image a changé : je suis en train de perdre les cils... J'ai un
regard de « femme malade ». Et ça aussi, ça me donne la
nausée. J'arrive à avoir un rendez-vous au centre de bien être
rattaché au service « oncologie » de l'hôpital pour le
lendemain. Un rendez-vous presque raté à cause d'une sieste dont je
n'aurais pas pu me passer. Heureusement, l'esthéticienne veut bien
me prendre « en vitesse ». Elle me maquille, me donne
quelques conseils et nous reprenons rendez vous pour une vraie séance
soin du visage plus tard.
Quand la fatigue me tombe dessus, d'un coup comme ça, j'attrape mal aux dos, mal à la tête, mal partout. Je suis obligée de me coucher pour me sentir un peu mieux. C'est juste un besoin urgent. Comme un pipi pressé. Sauf qu'ici, on parle de sommeil.
Je
me dit aussi que j'ai besoin d'aide. J'ai besoin d'être re-boostée.
J'ai besoin de savoir comment les autres font pour continuer ces
traitements sans baisser les bras. J'ai besoin de ne pas être seule
sur ma planète. J'en ai marre des traitements, j'ai envie que tout
ça soit derrière moi.
J'envoie
un mail à Sylvie, une amie qui est passée par là il y a quelques
années. Je lui dit que je n'en peux plus. Je lui écris que je
cherche un groupe de parole.
Elle
me répond en me conseillant plusieurs associations : « Au sein des femmes », « Vivre comme avant », « La fondation du cancer ». Elle me parle aussi du programme
« Raviva » qui permet de faire du yoga, de l'aquagym ou
autre sport adapté avec des personnes qui sont passées par les
traitements aussi.
Je
téléphone à « Vivre comme avant » et j'apprends qu'un
groupe de parole est organisé le 2 octobre. Le seul hic, c'est que
c'est à Chimay. Je n'ai peur de rien. Je m'inscris.
J'ai
une psy. Ma « coach personnelle » depuis un bon moment.
Je parle avec elle de ce découragement, de ces nausées... De fil en
aiguille, nous arrivons à la conclusion que la chimio me fait perdre
ma féminité et tout ce qui la représente : les cheveux, les
cils, les poils pubiens, mes « lunes », mes activités,...
Elle me conseille de « cloisonner » la chimio : par
exemple de manger et boire quelque chose que je n'apprécie pas trop
pendant. Pour ne pas être dégoûtée après. Ou, si jamais je le
suis, pour que ça ne porte pas à conséquence dans ma vie de tous
les jours.
Elle
me conseille aussi de voir par petites étapes plutôt que tout d'un
gros bloc. Un jour après l'autre, une étape à la fois.
Le
2 octobre, je ne vais pas au groupe de parole : je ne me sens
pas la force de conduire un aller et un retour jusque là-bas. Je
suis déçue. Je suis fâchée aussi. Mais je reste prudente en ne
m'aventurant pas comme ça...
Je
trouve un autre groupe de parole, à Namur, à la clinique Sainte
Élisabeth même, mais ce sera après ma prochaine chimio. J'aurais
voulu avant... pour mieux l’appréhender. Tant pis. Lâcher prise obligé, encore une fois...
J'ai aussi quelques bons moments : la récolte de potimarrons et courgettes dans le potager dont je me suis très peu occupée... Des cours de dessin qui me permettent de rentrer dans ma bulle, de tester des nuances de gris...
Et
puis, voilà que je demande autre chose à Albert : qu'il
m'apprenne à réparer les accordéons. Il est facteur d'orgue de
Barbarie, vous l'avais-je dit ? Nous réaménageons mon chez moi
pour pouvoir y installer un petit atelier qui servira dans les jours,
semaines, mois à venir...
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