Ce blog est une histoire, mon histoire. Il est aussi ma manière d'apprivoiser ce qui m'arrive actuellement.

Si vous arrivez en cours de route, je vous conseille de commencer par le tout début, comme dans toute histoire...
Personnellement, je n'en connais pas encore la fin!

Si vous êtes déjà venu, vous pouvez faire votre choix dans "Le récit pas à pas".

dimanche 25 janvier 2015

Bougies

Le dimanche 26 octobre, après avoir vu précédemment cette vidéo, je décide de tester le jeûne en préparation de la chimio du lendemain. Inquiet, Albert me laisse faire. À 14h, j'ai faim. Très faim. Je n'y tiens plus, nous allons manger une grasse frite. Et elle me semble terriblement bonne ! « Une tuerie !!! »

Le lendemain, j'ai un nouveau traitement: je commence le taxol. C'est parti pour 12 semaines...
Quand j'arrive, comme à l'habitude, je passe par l'installation de l'aiguille dans le portacath, la prise de sang. Puis, je suis invitée à aller directement dans une des chambres. Me re-voilà sur un fauteuil.
Cette fois, j'ai pris mon accordéon. Et je joue. Pendant que le liquide des pochettes entrent dans mes veines... Et les gens dans la chambre aiment. Et les infirmières aussi. C'est gai, un peu de musique dans un hôpital !
Tout d'un coup, je sens une bulle dans le ventre. Une bulle qui grandit, qui monte et qui m'oppresse. J'ai du mal à respirer... Je pose l'accordéon, je demande qu'on appelle quelqu'un. Une dame va dans le couloir et va chercher une infirmière en vitesse. Elles sont deux à revenir : l'une stoppe le produit, l'autre va chercher mon oncologue.
L'explication est très simple : la veille, j'ai oublié de prendre l'anti-histaminique et le medrol (la cortisone) pour préparer la chimio... et le taxol est susceptible de provoquer des réactions allergiques. Bon ben comme ça, je sais que j'y suis propice...

Je reçois un anti-histaminique pour combler celui de la veille, et une pochette de cortisone... Et puis, tout doucement, on remet le taxol en route, tout doucement. Et moi, dans toutes ces manœuvres, j'ai migré du fauteuil où j'étais dans une autre chambre avec un lit qui s'est libéré...

Le soir, je n'ai pas de raz-de-marée, pas de rouleau compresseur, pas de marteau-pilon. Je suis certes très fatiguée, je suis lourde, je suis molle, je suis un mollusque... Mais, par rapport aux autres chimios, les effets sont beaucoup plus légers.
Albert va chercher des bougies. Une demande que je lui ai faite...
Durant le mois d'août, ma tante, qui a aussi eu un cancer du sein, m'a expliqué qu'elle avait reçu, par une amie, autant de bougies que de chimios programmées. Les brûler les unes après les autres lui a permis de voir le traitement avancer.

Albert revient avec 24 bougies. Il me dit : 12 pour la tête, 12 pour le corps. Ça me convient. J'en allume deux directement.



Le lendemain, je suis lourde encore... Je reste « mollusque »... J'ai les joues très très rouges. D'ailleurs je suis rouge un peu partout, des taches sur tout le corps.

Je chipote sur l'ordi (c'est la seule chose que j'arrive à faire en étant pas bien...)
Je trouve un blog sympa, une fille qui raconte son cancer du sein en BD... Je trouve aussi des sites avec des foulards qui me plaisent mieux que ceux proposés par le magasin qui m'avait été conseillé par la clinique... J'en commande d'ailleurs... 

Le mercredi, j'ai peur. Je me dis que s'il me faut une semaine pour me remettre d'une chimio, à raison d'un séance par semaine pendant 12 semaines, ça va vraiment pas le faire !
J'ai envie d'avoir la paix, j'ai envie d'être libre, de respirer librement, de me sentir fraîche en dedans et en dehors, d'avoir une bonne haleine... Je veux en avoir fini avec tout ça. Je suis confuse. Je ne sais pas ce que je veux, comme je veux...

Le jeudi, je retrouve de l'énergie. Et il fait beau! Je me dis que je dois apprendre à laisser le temps faire, à prendre le temps d'attendre... ou à ne pas m'en faire... Bref, un peu de tout ça à la fois !

Le weekend se passe et je reprends possession de moi... Cette fois, je ne jeûnerai pas! Albert est là qui me soutient...


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