Le lendemain, nous
voilà à l'heure à la clinique. J'ai un peu peur. Mais aussi, je
suis curieuse de vivre ce qui va m'arriver.
J'ai une chambre. Une
infirmière m'apporte la blouse à mettre, des bas de contention, un
filet à mettre sur la tête... et un cachet pour préparer
l'anesthésie.
Elle m'installe sur le
lit. Je me sens un peu bête, d'être en forme comme ça mais couchée
et poussée dans le couloir. J'ai peur. Albert est près de moi. Je
pleure de stress. Et puis l'infirmière m'amène dans une grande
salle qui paraît vide. Là, je quitte le lit pour monter sur une
table étroite. L'infirmière me met une couverture parce qu'il ne
fait pas très chaud. Je regarde autour de moi. Il y a plusieurs
tables qui sont là avec des personnes dessus. Les autres regardent
le plafond. Moi, je regarde partout.
Tout à coup, de
derrière, arrivent plusieurs infirmiers et infirmières papotant de
tout de rien. Chacun prend une des tables et part dans une direction
différente.
L'infirmière qui
pousse ma table essaie de me rassurer en m'expliquant le cas de
quelqu'un qu'elle connaît et chez qui ça s'est très bien passé.
Nous rentrons dans une
grande salle par une porte style "garage". Il fait frais.
Je suis au milieu de la pièce. L'infirmière m'installe un cathéter.
L'anesthésiste arrive. Je ne sais plus ce qu'il dit... Il me met un
masque sur le visage. L'infirmière est à côté de moi. Elle me dit
de penser à quelque chose d'agréable. J'ai les yeux qui se ferment
mais je veux les garder ouverts. Je n'y arrive pas. Je pense à mon
accordéon.
Je sens du mouvement
autour de moi. J'ai froid. J'entrouvre les yeux... Il y a plein de
lumière. Je dis tout haut: "J'ai froid. J'ai mal. Il est où
Albert?"
Quelqu'un met une
soufflerie sous mes couvertures. Je vois qu'on ajoute un baxter à
côté de moi. L'infirmière me dit "C'est qui, Albert?" Je
n'ai pas le temps de lui répondre. L'air chaud m'emporte.
Je me réveille à
nouveau. Dans ma chambre. Albert est là. Il m'attendait. J'ai la
bouche pâteuse. Une infirmière amène des bâtonnets qu'elle
humidifie pour humecter l'intérieur de ma bouche. Je ne peux pas
boire. Je sombre encore dans le sommeil.
Cette journée est
vaseuse... Entre période d'éveil, de sommeil, je ne sais pas trop
comment le temps passe. Je n'ai pas mal... Mais je suis étonnée. De
moi, sortent deux tuyaux sur la gauche. Je ne me doutais pas qu'il y
aurait ça!
Je n'arrive pas à me
lever. Ni à uriner dans la panne... Si! Plusieurs heures plus tard,
je sais enfin me lever, doucement, en titubant... et enfin me
soulager!
Suivez le lien...
Suivez le lien...
Merci de partager avec nous ces textes exutoires. C'est un geste qui sauve, un peu pour toi, et un peu pour nous, au cas où, demain... Même si la route est différente pour chacun, savoir un peu quelle lumière ou quelle ombre peut nous surprendre en chemin, si "ça" nous arrive, c'est salutaire.
RépondreSupprimerMa famille a été touchée plusieurs fois par le cancer, mais c'était quelque chose dont on ne parlait pas. Et c'est peut-être ça le pire.
Merci Vincent! Je te souhaite le plus de lumière possible sur ton chemin!
Supprimer