Le lundi 26 mai,
j'arrive à la clinique du sein, inquiète de ce qui
va m'arriver: ce que j'ai entendu des mammographies autour de moi
avant ce jour ne me rassure pas.
Dans la salle
d'attente, je regarde passer les gens. Un couple arrive au guichet.
Ils cherchent le docteur "Untel" et on leur a dit d'aller
"là-bas".
"Quand on était là bas, on nous a dit d'aller là-bas. Mais maintenant qu'on est ici vous nous dites d'aller là-bas! Mais c'est où, là-bas?"
Nous nous regardons Albert et moi et nous rions de la question.
Vient mon tour
d'entrer dans une cabine. L'infirmière me dit de me déshabiller le
haut et d'enfiler une blouse d’hôpital, une qui se ferme derrière,
blanche imprimée de "V" verts et bleus. J'ai beaucoup de
mal à la fermer. Les pressions sont petites et je ne les sens pas
bien là derrière.
L'infirmière revient
après quelques minutes. Elle me fait entrer dans une salle
mi-obscure et me dit d'enlever ma blouse. (Et dire que j'ai eu tant
de mal à la fermer!) Elle me fait m'approcher d'une machine. Je dois
mettre mon sein contre une paroi en plexiglas. Avec sa paume, elle
écrase un peu mon sein, me dit de ne pas bouger, rapproche une autre
plaque de plexiglas. J'ai bougé. Oui, je suis stressée, j'ai peur
d'avoir mal. On recommence. Je ne dois pas bouger. Les larmes
coulent. Je ne sais pas les retenir. Je ne sais plus retenir mes
larmes depuis que j'apprends à vivre avec mes émotions, depuis que
j'apprends à nommer mes émotions. Ce sont des larmes de peur, de
stress, de tension. Je n'ai pas mal. Même si mon sein écrasé est
"inconfortable". Les deux seins sont écrasés de cette
façon. Pour pouvoir comparer ce qu'il y a à gauche et à droite. Et
le sein gauche, celui "boulisé", l'est un peu plus que
l'autre. Il faut plus de clichés...
J'essaie de remettre
la fameuse blouse. Je n'arrive pas à la refermer. Tant pis, cette
fois! L'infirmière me reconduit jusqu'à la cabine et me demande de
patienter quelques instants. Le médecin va arriver.
Je regarde un peu les
magasines posés dans la cabine. Je les vois sans les lire. Les
images et les mots glissent devant mes yeux, je ne les retiens pas.
La médecin vient me
chercher. Je m'allonge sur une table. Elle met le gel sur l'appareil
d'échographie et nous voilà à regarder l'écran. Je n'y comprends
rien. J'ai jamais rien compris aux échographies. Pour
moi, c'est pareil que de regarder une télé non raccordée qui
diffuse un nuage permanent. Elle voit des "calcifications"
dans mon sein, mais rien de certain.
Au bout d'un moment,
elle m'envoie refaire une mammographie. Me voilà à nouveau en route pour
"l'écrasement de sein". Mais cette fois, je suis moins
stressée. Je sais que ça ira et tout se passe bien.
Quand je reviens dans
le cabinet de la médecin, elle décide de faire la fameuse ponction
"si nécessaire". Oups. J'ai la trouille! La voilà
avec une grosse seringue pour prélever de cette fameuse boule. Je
ferme les yeux. J'ai horreur de regarder les aiguilles au moment où
elles piquent. Je suis crispée. J'ai mal. Je pleure.
La médecin me dit que
j'aurais les résultats fin de la semaine. Et puis, me revoilà dans
cette cabine, à me rhabiller. J'en sors. Albert est là, qui
m'attend. Ça me fait du bien de le retrouver. Même avec les yeux
rougis.
Suivez le lien...
Suivez le lien...
Tu écris vraiment bien, Julie. «La barre est dûre, tiens la bien» disait Mano Solo. Bisous
RépondreSupprimerMerci Martin! (J'arrive enfin à répondre aux commentaires! :p )
SupprimerCourage... Une grosse pensée inconnue mais sincère à vous et vos proches !
RépondreSupprimer