Vendredi 13 juin.
Il paraît que ça porte malheur. Personnellement, je n'y crois pas. Et pourtant...
Il paraît que ça porte malheur. Personnellement, je n'y crois pas. Et pourtant...
Je conduis les enfants
à l'école. Plusieurs fois, sur le trajet, Armaël me dit
"Attention !". Je ne comprends pas pourquoi mais je suis
distraite. Très fort. En tout cas, beaucoup plus que d'habitude!
En allant déposer les
affaires des enfants chez leur papa, je recule dans un petit mur et
j'emboutis ma voiture. Fort. Le choc est fort. La
surprise aussi. Je connais cet endroit par cœur pour y avoir habité
des années... Et voilà qu'aujourd'hui je suis incapable de reculer
"comme d'habitude". Je ne comprends pas ce qui m'arrive. Je
suis complètement perdue.
Plus tard, me voilà face à l'oncologue. Une infirmière est à ses côtés. Albert est avec moi. S'ensuit une discussion de femmes entre femmes. Je veux comprendre ce qui m'arrive.
Plus tard, me voilà face à l'oncologue. Une infirmière est à ses côtés. Albert est avec moi. S'ensuit une discussion de femmes entre femmes. Je veux comprendre ce qui m'arrive.
Me voilà face à un
nom dont je ne sais quoi faire: "Carcinome canalaire infiltrant au sein de pré-cancer".
Me voilà face aux
différents éléments dont il faudra tenir compte pour les
traitements à venir:
- la taille du cancer
- le grade
- les ganglions
- la vitesse de croissance
- le CerbB2 (que je rebaptise R2D2, c'est plus facile à retenir) qui est un accélérateur de cancer
- l'âge
- ...
Me voilà face aux
différents traitements possibles. Sans savoir si je les suivrai ou
pas.
Toutes les hypothèses
sont mises sur la table.
Mon âge est déjà un
élément défavorable en soi. 35 ans, c'est jeune pour développer
un cancer du sein!
Mais, comme pour
compenser, la taille du cancer est relativement petite. Évaluée à
1,5 cm, j'ai réagi suffisamment tôt.
Une proposition est
lâchée aussi. Celle de participer à une étude via l'injection
d'un produit qui, peut être, réduit la vitesse de croissance du
cancer sur les "jeunes" femmes. Avec risques d'effets
secondaires. Et surtout, une biopsie, à nouveau!
L'infirmière à côté
me parle de services qui existent dans la clinique pour soutenir les
personnes atteintes du cancer. Elle est là pour répondre à toutes
mes questions. Pour le moment, je suis trop sonnée. Je n'en ai pas.
Je préviens le Chèvre-Feuille où je vais traire:
"Bonjour,
Ce message pour vous prévenir que j'ai été diagnostiquée "cancer du sein" ce vendredi.
Je compte et j'espère bien pouvoir continuer les traites (ainsi que les fabrications de fromage à partir de mi-juillet)... mais je risque d'être indisponible à certains moments.
Mercredi 18 juin, je dois passer des examens toute la journée et je ne saurai pas venir.
Vous comprendrez bien que j'en suis la première déçue. Je vous tiendrai au courant de mes disponibilités au fur et à mesure de mon traitement.
Cela dit, je serai là ce dimanche!
Bon weekend."
Je téléphone à papa aussi. J'aimerais le voir dans les jours qui viennent pour lui annoncer la nouvelle. Je ne me sens pas le courage de raconter tout ce parcours par téléphone. Il me dit qu'il est fort occupé et me demande pourquoi j'insiste. Je lui dis. Nous nous verrons dès le lendemain soir.
Suivez le lien...
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